Dmitri Semionovitch Stelletski (1875-1947) et l'iconostase
Artiste peintre, peintre d’icônes, sculpteur, illustrateur.
D.S. Stelletski est né à Brest-Litovsk (Belarus) en 1875 dans la famille d’un ingénieur militaire.
En 1896, il entre à l’Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg qu’il terminera en 1903 avec la spécialité d’artiste sculpteur. C’est en tant que sculpteur qu’il va tout d’abord acquérir une certaine notoriété avec une série de portraits dont certains se trouvent au Musée russe (Saint-Pétersbourg) et à la galerie Tretiakov (Moscou).
Fortement intéressé par les racines byzantines de l’art russe, il recopie le Dit du prince Igor et l’illustre avec des miniatures qui rappellent celles des manuscrits anciens. Cette œuvre a été achetée par la galerie Tretiakov.
Comme de nombreux artistes de son époque, Stelletski est attiré par les arts déco. Il réalise des cheminées et des panneaux décoratifs pittoresques. Il conçoit les costumes et les décors pour le drame de A.K. Tolstoï « Le tsar Fedor Ioannovitch » et l’opéra de Rimski-Korsakov « Snegourotchka » qui devaient être montés à Saint-Pétersbourg en 1910. Ces esquisses se trouvent également au Musée russe et à la galerie Tretiakov.
Il peint à l’huile et a tempera des tableaux stylisés dans l’esprit de l’icône et de la miniature russe ancienne.
Il a entièrement décoré l’intérieur d’une église construite à Borodino à l’occasion du centenaire de la célèbre bataille.
En 1910, il devient membre du « Monde de l’art ».
Au début de la première guerre mondiale, Stelletski se retrouve à Paris où il étudie l’art roman. Il restera définitivement en France, partageant son temps entre Paris et le Midi. Il continue à travailler comme peintre, sculpteur et scénographe pour le théâtre « La chauve-souris » de N.F.Baliev et les ballets russes de Diaguilev, participe aux expositions d’art russe à l’étranger.
En 1925, il devient l’un des fondateurs de la société « L’icône », dont le but est de préserver les traditions de l’art religieux orthodoxe. Il peint lui-même des icônes et des fresques pour les églises russes. L’œuvre majeure de sa vie est la décoration de l’église Saint Serge à Paris (93 rue de Crimée) qu’il a entièrement menée à bien en deux ans (1925-1927) avec l’aide de la comtesse Elena Sergueevna Lvova (également membre de cette société), à qui il a laissé le soin de peindre les visages. C’est à lui qu’on doit l’iconostase de l’église du Signe de la Très Sainte Mère de Dieu (qui se trouve actuellement dans l’église du boulevard Exelmans à Paris) ainsi que les iconostases des églises de Saint-Raphaël et Grenoble. Il a également peint des icônes pour les églises de Paris, Menton, Marseille, en Bulgarie et en Yougoslavie.
Devenu pratiquement aveugle, il a terminé ses jours dans la maison de retraite russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, où il est mort le 12 février 1947. Il repose dans la nécropole russe de la commune.
Le 40ème jour après sa mort, l’Institut de théologie de Paris, l’association « L’icône » et la Société de sauvegarde des valeurs culturelles russes ont organisé rue de Crimée une soirée solennelle en sa mémoire. A cette occasion ont été soulignés les multiples facettes de l’art de Stelletski et son apport irremplaçable à l’art russe.
Sources :
www.artonline.ru/encyclopedia588
www.liveinternet.ru/users/kakula/post256372604
google.fr recherche d’images
www.bfrz.ru « Общество Русская икона »
Bibliophilie russe : lire le très intéressant article écrit par Michel Mikhaïlovitch Ossorguine lors du décès de Stelletski en 1947.
La nécropole russe, livre réalisé par l'association "Les amis de l'histoire de Sainte-Geneviève-des-Bois et ses environs", éditions Vulcano, 2008.
