Galina Makhroff (1922-2004) et les fresques

   Galina Klimoff est née le 19 avril 1922 à Nessebar en Bulgarie sur les bords de la mer Noire, au cours de l’exode.

   Son père ayant obtenu un contrat de travail à l’usine de béton armé de la COTRAB, la famille s’est installée à Grenoble en 1929.

   Galina a fait ses études à l’école des Beaux-arts de Grenoble et a commencé à travailler très tôt dans les domaines liés à l’artisanat et à l’art. Retoucheuse dans un studio de photographie, elle a également dirigé un atelier d’écharpes de soie peintes à la main. Elle a collaboré avec le peintre Paul G. Klein à la réalisation d’un livre de bibliophilie, La chanson de Roland, pour lequel elle a été chargée du choix des couleurs pour les miniatures et les lettrines. Elle a également été étalagiste du grand magasin « Dames de France », rue Lafayette.

   En 1949, elle s’installe à Paris et, pendant dix ans, elle sera décoratrice étalagiste dans de nombreux magasins de mode, parmi lesquels Ted Lapidus et Torrente.

   En 1959, elle suit son mari Cyrille Makhroff à l’étranger et reprend la peinture. L’aquarelle (portraits et paysages) devient son principal mode d’expression. Dès cette époque, elle expose régulièrement dans les pays et les villes où elle séjourne : Tunis, Athènes, Grenoble, Paris, Moscou, Bucarest…

   En Tunisie, le peintre Brahim Dahak l’initie à la gravure sur bois et plus tard, à Moscou, le peintre Valéry Orlov lui fera découvrir la gravure à l’eau forte.

   A Grenoble, où elle se retrouve entre 1970 et 1974, Galina peint des fresques sur les murs de la petite église de son enfance, au 5 avenue de Vizille, dans le style byzantin conforme à la tradition : dans les années 50, elle s’était initiée à l’art iconographique à Paris auprès de Leonid Aleksandrovitch Ouspensky (1902-1987), iconographe de renom, qui pendant 40 ans enseigna l’art de l’icône à des élèves venus du monde entier et dont on peut admirer les œuvres dans l’église des Trois Saints Hiérarques, 5 rue Pétel à Paris.

   Pour peindre ces fresques, Galina a utilisé la technique dite « al fresco », à raison d’une scène par jour qu’il fallait réaliser en moins de 5 heures sur une surface mouillée faite d’un mortier de sable de rivière et de chaux. Un travail qui exige rapidité, adresse et précision. Seize scènes de la vie du Christ et de la Vierge ont été ainsi peintes dans la partie réservée aux fidèles, et derrière l’autel Notre Dame du Signe où la Mère de Dieu porte en son sein le Christ.

   Les œuvres de Galina figurent au Fonds d’art contemporain à Tunis et en Russie : à Saint-Pétersbourg au Musée de l’Ermitage, au Musée Russe, au Musée d’Histoire de la ville et au musée Alexandre Benois ; et à Moscou à la galerie Tretiakov.

   En 1966, elle a obtenu le Premier  Prix du Salon Tunisien ; en 1971, le prix du Salon du Dauphiné à la fondation Hébert d’Uckermann ; en 1985, le prix du Salon de Sainte-Maxime ; en 1987, le prix du Lion’s club à Sainte-Maxime.

   Galina a écrit et publié dans sa langue maternelle trois livres de souvenirs :

-          De Russie en Russie (Iz Rossii v Rossiu) sur son enfance et le retour en Russie à l’occasion d’un long séjour, Spb, 1998.

-          Ma Tunisie (Moï Tounis) sur sa découverte de la Tunisie, 2003.

-        Couleurs interdites (Zapretnye kraski epokhi) sur les peintres non-conformistes russes des années 60 du XXe siècle, Spb, 1998.

  Ne restera qu’un peu de vent, livre de poèmes de Tatiana Roy, Vézelay, L’Or des étoiles, 2004, est orné de quatre illustrations de Galina.

  Le bleu vient de l’Est, poème de Nicole de Pontcharra, Amis de Hors jeu éditions, Epinal, 1995, est orné d’une eau-forte en frontispice de Galina.